Ce lundi 10 mars 2025, l’Université Amadou Mahtar MBOW (UAM) a célébré la Journée internationale des Droits de la Femme. Comme chaque année, l’événement a réuni toute la communauté universitaire, sans distinction de statut socio-professionnel ou de genre. Les femmes des communes environnantes, notamment celles de Yenne, ont également été invitées, conformément à l’approche communautaire prônée par l’institution.

Le Recteur de l’UAM, Pr Ibrahima CISSE, a salué l’esprit dans lequel cette journée est célébrée. « Je suis très content de voir les hommes présents. Parce que c’est vrai, c’est la journée internationale des droits des femmes. Mais c’est une journée de sensibilisation. Les femmes connaissent très bien leurs droits, mais il faut sensibiliser les hommes. En cette journée du 8 mars, que nous avons décalée au 10, nous célébrons les réalisations, la résilience et la détermination des femmes à travers le monde. »

Selon lui, le thème de cette année : « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », nous invite à réfléchir sur la nécessité de promouvoir un environnement de travail inclusif et équitable. « Ensemble, œuvrons pour un avenir où chaque femme pourra s’épanouir pleinement et contribuer au développement de notre société », a déclaré le Recteur.

Autonomisation économique et scientifique

Le panel sur l’autonomisation économique et scientifique des femmes a été animé par les Docteures Astou Manel FALL et Farmata LO.

Dr Fall a mis en lumière les défis multidimensionnels qui entravent l’épanouissement des femmes sénégalaises. Ces obstacles freinent, dit-elle, l’atteinte du 5e Objectif de Développement Durable : parvenir à réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.

Elle a exploré les répercussions des inégalités de genre, notamment dans l’enseignement supérieur, où les femmes sont sous-représentées. «Seulement 21 % des enseignants-chercheurs à l’UAM sont des femmes. Ce taux, bien que modeste, reste légèrement supérieur à celui observé dans les autres universités. Pour inverser la tendance, elle suggère des solutions comme le fonds de financement de la recherche du PAPES, le mentorat et le réseautage.»

Dans le secteur informel, où les femmes sénégalaises sont massivement présentes, les défis sont tout aussi importants : précarité, absence de protection sociale et difficultés d’accès au crédit. Pour y remédier, Dr Fall a proposé des solutions concrètes : encourager l’entreprenariat féminin via des financements soutenables, la formation et l’accompagnement. « L’employabilité est un levier puissant pour briser les rôles traditionnels et ouvrir de nouveaux horizons aux femmes », a-t-elle affirmé.

Projet Elevate-HER : soutenir les chercheuses

Dr Farmata LO a présenté le Projet Elevate-HER, une initiative visant à soutenir le développement de carrière des chercheuses et à contribuer à la croissance durable et à l’emploi au Sénégal. Ce projet s’inscrit dans une démarche durable pour renforcer la place des femmes dans la recherche scientifique et l’innovation.

Perspectives musulmanes et chrétiennes sur le statut et l’autonomisation des femmes

La conférence religieuse a également été animée par Imam Daouda DIOKH, Dr Maryam Khadim MBACKE et Dr Fulgence MANSAL. Imam Daouda DIOKH a rappelé que, dans l’Islam, la femme possède un statut noble et des droits définis, notamment en matière d’héritage, d’éducation, de mariage, de travail et de respect. Toutefois, d’après lui, l’Islam ne prône pas une égalité absolue entre l’homme et la femme, mais plutôt une complémentarité des rôles.

Dr Maryam Khadim MBACKE a évoqué des figures emblématiques de l’Islam ayant joué des rôles majeurs à l’époque du Prophète. Elle a également abordé la place accordée aux femmes en Islam, en particulier dans le cadre du mariage. De plus, elle a retracé l’évolution historique du concept d’« autonomisation » et a clarifié les distinctions entre « émancipation » et « autonomisation ».

Le Dr Fulgence MANSAL a exploré la question du statut et de l’autonomisation de la femme dans le christianisme, s’appuyant sur des passages bibliques qui décrivent la femme vertueuse comme une personne laborieuse, prévoyante et dotée de force. « Elle est assimilée à un navire marchand, illustrant ainsi son sens du travail, de l’anticipation et de la gestion des ressources », a-t-il précisé.

Il a également évoqué des figures féminines qui, par leur courage et leur sagesse, ont accompli des actes héroïques à des moments où la communauté retenait son souffle dans l’attente d’un salut inespéré.

Vers un avenir équitable

Cette journée a été l’occasion de rappeler que l’égalité des sexes n’est pas seulement une question de justice, mais aussi un levier essentiel pour le développement durable. Les interventions ont mis en lumière les défis persistants, mais aussi les solutions concrètes pour y faire face.

En célébrant les réalisations des femmes et en sensibilisant aux obstacles qui subsistent, l’UAM a réaffirmé son engagement pour un avenir où chaque femme pourra s’épanouir pleinement et contribuer à la société.

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